Communication assertive
Communiquer et agir avec assertivité est une compétence interpersonnelle qui aide les gens à entretenir des relations saines, à résoudre les conflits interpersonnels et à éviter que leurs besoins soient étouffés ou réprimés. L'affirmation de soi peut être comprise comme un style relationnel qui se situe à mi-chemin entre la passivité et l'agressivité. Ce document d'information sur la communication assertive est conçu pour aider votre patient à comprendre ce qu'est l'assertivité et à quoi ressemble la communication assertive. Il décrit les qualités de la communication assertive et explore ses différences avec la communication passive et agressive.
Description
L'assertivité est une manière de communiquer et un style relationnel utilisé par les individus pour exprimer leurs besoins avec confiance, ouvertement et de manière positive. L'affirmation de soi est une compétence interpersonnelle qui aide les gens à entretenir des relations saines, à résoudre les conflits interpersonnels et à éviter que leurs besoins soient étouffés ou réprimés.
L'assertivité est mieux comprise comme un ensemble de comportements. Parmi les exemples de comportements assertifs, citons le fait de dire "non", de refuser les demandes déraisonnables, de demander à une autre personne de se comporter différemment, de communiquer clairement les sentiments (positifs et négatifs) qu'un événement ou une situation vous a fait éprouver, d'exprimer une opinion ou de poursuivre ses objectifs personnels.
Les personnes qui connaissent des difficultés émotionnelles ont souvent du mal à s'affirmer, et un faible niveau de comportement assertif peut renforcer ces problèmes. Les personnes anxieuses peuvent être soumises lors des interactions sociales, craignant peut-être les conséquences de l'expression de leurs besoins ou de la poursuite de leurs objectifs personnels. Une conséquence involontaire de ce comportement peut être la suppression ou la minimisation de leurs propres besoins. Être incapable d'agir dans son propre intérêt a un impact sur les situations et les relations sociales (Peneva & Mavrodiev, 2013), et de faibles niveaux d'affirmation de soi sont associés à une faible satisfaction relationnelle et à une faible estime de soi (Speed, Goldstein & Goldfried, 2018). Un individu peut exprimer qu'il ne peut pas interagir de manière satisfaisante avec les autres, et qu'il évite les situations sociales. Il peut également avoir du mal à entamer et à maintenir des relations épanouissantes, ou faire état d'un schéma d'interactions problématiques ou préjudiciables avec d'autres personnes.
L'anxiété sociale peut également être associée à la colère, l'agressivité et l'hostilité. La personne peut faire état de sa frustration de ne pas pouvoir satisfaire ses besoins, d'une accumulation de ressentiment à l'égard d'autres personnes et d'explosions ou de disputes. L'adoption d'un style de communication assertif peut contribuer à réduire l'agressivité dans les situations sociales, et il a été démontré qu'il améliore l'estime de soi, le locus de contrôle interne et diminue l'hostilité (Speed, Goldstein & Goldfried, 2018).
Théories de l'affirmation de soi
Les théories psychologiques ont généralement cherché à rendre compte d'un manque d'assertivité, ou à expliquer pourquoi les individus ne sont pas capables de s'affirmer.
Les théories comportementales proposent que les réponses non assertives sont apprises au cours du développement et transmises à l'âge adulte : elles sont façonnées par les conséquences négatives d'un comportement assertif. Ces conséquences négatives peuvent inclure une punition, des objectifs non atteints ou le rejet (Salter, 2002 ; Wolpe, 1990). Les approches comportementales proposent que le déficit puisse être traité par un entraînement comportemental spécifique (Heimberg & Becker, 1981) et que des comportements tels que le contact visuel, la posture, le ton de la voix ou des réponses verbales spécifiques puissent être entraînés. Ces comportements nécessitent un entraînement ciblé car ils sont indépendants les uns des autres. Par exemple, la recherche soutient largement l'observation selon laquelle l'entraînement du contact visuel ne se généralisera pas automatiquement à la posture ou au ton de la voix (Heimberg & Becker, 1981). Une fois que ces comportements ont été formés, on s'attend à ce qu'ils soient renforcés positivement dans l'environnement naturel et donc maintenus (Heimberg & Becker, 1981).
Les théories cognitives proposent que le comportement non assertif découle de croyances inutiles qui empêchent un individu de s'affirmer dans des situations spécifiques (Heimberg & Becker, 1981), et que les situations sociales peuvent déclencher des croyances et des évaluations inutiles. Les personnes qui ne s'affirment pas peuvent avoir des croyances négatives (par exemple, "Je ne suis pas aimable", "Je ne suis pas assez bien") et des suppositions dysfonctionnelles (par exemple, "Si je dis non, je ne serai pas aimé", "Si je dis ce que je veux, je serai puni"). De telles croyances affectent la façon dont l'individu évalue les situations, conduisant à des pensées automatiques négatives telles que "Ils vont partir" ou "Il est en colère contre moi", ce qui entraînerait des sentiments d'anxiété, d'incertitude sur la façon d'agir et l'inhibition des réponses d'affirmation de soi.
L'assertivité comme réponse équilibrée
L'assertivité peut être comprise comme un style relationnel qui se situe entre la passivité et l'agressivité (Linehan, 2014 ; Butler & Hope, 1995). Une personne ayant un style relationnel passif cède aux demandes et accepte des décisions ou des actions avec lesquelles elle n'est pas forcément d'accord : elle donne la priorité au fait de faire plaisir aux autres et d'être agréable. Cependant, cela peut entraîner un sentiment d'impuissance et d'incapacité à provoquer un changement. La suppression de leurs propres désirs peut entraîner des sentiments d'irritation, d'agacement et de frustration. En conséquence, le comportement passif peut également inclure des pleurs, des bouderies et des tentatives d'amadouer ou de persuader indirectement les gens de faire certaines choses (par exemple, "Je suis nul à ça, tu es tellement meilleur"). Cela crée des sentiments négatifs chez les autres personnes car elles trouvent ce comportement passif fatigant et contradictoire. Un style relationnel agressif signifie que la personne n'écoute pas le point de vue des autres. Elle peut ignorer les besoins, les objectifs et les sentiments des autres et les demandes sont exprimées sous forme d'ordres (par exemple : " Pose ça maintenant, peu importe ce que tu en penses "). Ce style de relation crée des sentiments négatifs chez les autres, et il aboutit souvent au rejet ou à la non-réalisation de la demande. Par conséquent, une personne qui utilise une approche agressive peut finir par se sentir frustrée ou isolée.
L'assertivité comprend des comportements verbaux et non verbaux. Lorsqu'elle utilise la communication verbale assertive, une personne est capable de décrire la situation actuelle, d'exprimer ce dont elle a besoin et ce qu'elle veut, de prendre explicitement en compte le point de vue de l'autre personne, de réaffirmer ses propres objectifs et d'envisager des compromis mutuellement acceptables qui peuvent mener à une résolution. La communication non verbale assertive comprend l'adoption d'une posture droite et confiante, un ton de voix clair et calme, et l'utilisation d'un contact visuel direct, notamment pour demander ou refuser.
L'adoption de ces comportements montre clairement qu'une personne n'est pas soumise. Pour compléter cela, les comportements d'écoute active empêchent le style relationnel de devenir agressif. Au minimum, l'écoute active combine le feedback pour montrer que l'autre personne est entendue (hochement de tête, verbalisations minimales telles que "mm hmm" et "oui") ainsi que le résumé et la réflexion de ce que l'autre personne a dit sans porter de jugement ("donc tu penses que...", "tu as expliqué que....", "tu m'as dit...").
Ce document d'information sur la communication assertive est conçu pour aider votre patient à comprendre ce qu'est l'assertivité et à quoi ressemble la communication assertive. Il décrit les qualités de la communication assertive et explore ses différences par rapport à la communication passive et agressive. Certaines stratégies clés de communication assertive sont résumées.
Instructions
Ce document peut être utilisé pour explorer les croyances des patients en matière d'affirmation de soi. Vous pouvez constater qu'un patient a une compréhension incohérente des conséquences d'un comportement assertif. Lorsqu'on l'applique à sa propre vie, il peut croire qu'une réponse affirmative entraînera des conséquences négatives telles que le rejet, la désapprobation ou la confrontation, et déclenchera des émotions négatives chez lui telles que la culpabilité, la honte et le doute de soi. Cependant, si on lui parle d'un comportement non assertif chez d'autres personnes, il peut souvent reconnaître qu'il est préjudiciable à la personne plutôt qu'un moyen d'éviter des résultats négatifs.
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"Comment parlez-vous habituellement aux autres ? Pensez-vous être passif, assertif ou agressif ?"
Il est important de noter que les individus peuvent être peu assertifs dans des situations spécifiques (par exemple, dans le cadre d'une relation ou d'un environnement spécifique) ou à la suite de déclencheurs spécifiques, plutôt qu'il ne s'agisse d'une manière universelle d'entrer en relation avec les autres. Cela peut ajouter un sentiment de confusion et de dissonance, car l'individu sait qu'il est capable de s'affirmer.
Références